Déglinglinguée

Le dix novembre dernier, je suis allée au bal.

Au bal de la Saint-Glinglin.

Et ça faisait longtemps (trop longtemps) que je n’avais plus été à une soirée de ce genre.

Comment vous dire …

On aurait dit que j’étais montée sur ressorts.

Mais d’abord, parlons un peu de la préparation.

Petite douche, musique à fond, je sors l’eye-liner, et enfile une tenue adéquate.

Je n’ai aucune idée de comment on s’habille pour aller au bal de nos jours.

Du coup, j’opte pour mon célèbre total look black.

Une valeur sûre.

Mon amie Alice passe me prendre.

Elle aussi, elle est en grande forme.

Dans la voiture passe de la musique de circonstance …

BOOM ! BOOM ! BOOM ! BOOM ! 

On passe prendre Virgi, une autre amie, qui pour bien commencer la soirée, nous offre un apéro.

Comme dirait l’autre, on est en mode …

Pump it up et tektonik.

Devant le chapiteau, le sorteur m’appelle « Mademoiselle ».

Cette soirée commence plutôt bien …

A peine entrée, nous avons déjà un verre en main.

Et la Jennifer Lopez qui est en moi ne tarde pas à remuer du popotin.

Le premier DJ est plutôt pas mal.

Grand, beau, intelligent, et il passe vraiment de la bonne musique.

Comment ça je ne suis pas objective ?

Ce n’est pas parce que c’est mon frère que je ne peux pas reconnaître le talent quand je le vois !

Instant de fierté, instant de groupie …

Je sors mon téléphone pour le filmer en toute discrétion.

Faux !

Dans des moments comme ça, je ne sais absolument pas être discrète.

Mais je sais qu’il ne m’en voudra pas (enfin j’espère).

J’observe un peu les gens autour de moi.

My god !

Il y en a, je suis certaine que je pourrai être leur mère.

Et c’est quoi ce look ?

Depuis quand on va au bal en sweat-shirt à capuche ?

Heureusement, les trentenaires arrivent.

Et les plus de trente ans ne sont pas en reste quand il s’agit de faire la fête …

Revoir des gens que je n’ai plus vu depuis longtemps.

Se faire renverser de la bière dessus.

Hurler à la mort quand j’entends : « Yo, I’ll tell you what I want, what I really, really want ».

Danser en en ayant rien à faire des gens autour de moi.

Et boire comme si demain, j’allais pouvoir dormir toute la journée, alors que ce n’est absolument pas le cas.

Mais le DJ pense comme moi et lance …

Cette soirée, c’est pour toi et moi.

Faut que ça slam, ne me déçoit pas.

Faut que tu bouges et que tu danses.

Sur ce son faut que tu déhanches.

Tragédie …

La chanson de Virginie !

Ça en sera peut-être une aussi de tragédie, quand je vais devoir me lever demain matin, avec le nombre de bières que je suis en train d’ingurgiter.

D’ailleurs, est-ce que les gens savent que je n’ai que deux mains ?

Parce que tenir trois bières tout en essayant de sauter sur « Pepas », c’est compliqué …

Puis viens le moment de la hardtek.

Je n’ai peut-être pas l’air comme ça, mais je suis une vraie sauvage quand de la musique pleine de basses entre dans mes oreilles.

Alors je saute.

Pendant une heure trente sans m’arrêter.

Je m’amuse comme une folle.

A cet instant précis, je pense bien que je suis retournée quinze ans en arrière.

Avec mon pull autour de la taille et ma queue de cheval à moitié défaite …

J’ai trop chaud.

Je suis saoule.

Je suis dégueulasse.

Mais pour rien au monde je ne voudrai être ailleurs en ce moment.

L’heure de la fin approche …

Quand Joe Dassin chante « Les yeux d’Emilie », tu sais qu’il va être temps de rentrer chez toi.

Heureusement pour moi, je ne conduis pas.

Mais le trajet de retour est épique.

Ce dernier restera cependant secret.

Parce qu’il y a aussi des moments de cette soirée que je souhaite garder rien que pour moi …

Je me déshabille et jette mes affaires n’importe où.

Dans le lit, je remarque que mes oreilles bourdonnent et que la chambre tourne un peu.

Mais même dans le noir, on peut voir que j’ai un sourire jusqu’aux oreilles.

Je m’endors avec le sentiment d’avoir quinze ans et je me réveillerai en ayant l’impression d’en avoir quatre-vingt.

Mais je m’en fiche.

Parce que, bon dieu !

Qu’est-ce qu’elle était bien cette Saint-Glinglin !

Tata Mackintosh

Spéciales dédicaces …