Man ! I feel like a woman !
La nature m’a attribué deux chromosomes X lors de ma création.
Et je n’ai jamais ressenti le besoin ou l’envie de changer.
Mais est-ce ça me plaît d’être une femme ?
Et qu’est-ce qui me plaît dans le fait d’être une femme ?
Depuis quelques années, les médias et réseaux sociaux nous bombardent d’études, de statistiques et de slogans féministes.
Et on peut voir que les femmes ont de moins en moins peur de prendre la parole et d’afficher leurs convictions (parfois au risque de se retrouver dans de sales situations).
La voix des femmes prend de plus en plus de place.
Mais est-ce vraiment une bonne chose ?
Selon moi, oui.
Car dans mes réflexions et observations pour savoir si j’aimais être une femme, j’ai remarqué que personnellement, je vivais encore des inégalités (et parfois aberrantes).
Par contre, ce que je n’aime pas dans cette ascension du féminisme, c’est quand les femmes veulent être plus puissantes que les hommes.
Et quand ça en devient juste un business.
En un an, j’ai pu voir fleurir de nombreuses marques qui font du féminisme leur cheval de bataille et qui ont réellement l’objectif de changer des choses, en plus de faire du profit (ne nous leurrons pas, l’argent c’est quand même très important).
Mais j’ai aussi vu de grandes enseignes sortir des collections « Girl Power » et des campagnes « Sororité » pour surfer sur la vague, dans l’unique but de redorer son image et vendre encore plus.
Alors que si on se renseigne bien, on se rend compte que ces mêmes entreprises exploitent les femmes sans se soucier de l’âge que certaines peuvent avoir, de leurs conditions de vie et de travail.
Et ça, ça me pose problème.
C’est un autre débat … (que je serai ravie d’avoir avec les personnes intéressées ou dans un prochain article).
Mais c’est dans ce contexte, que j’ai commencé à me questionner.
Donc, revenons à la question de départ.
Par rapport au physique …
J’ai eu un corps de femme alors que j’étais encore une enfant.
Et ça, j’ai vraiment eu beaucoup de mal à le vivre.
Des seins énormes et des courbes voluptueuses.
Moi, je ne pensais qu’à danser avec mes copines, faire mes devoirs et regarder Scooby-Doo le matin, en mangeant mon bol de céréales (les Chocos, celles avec l’ours, mes préférées).
Petite parenthèse: nostalgique, j’ai voulu m’acheter une boîte de ces fameuses céréales. Et bien l’ours Chocos a été remplacé par le singe Coco. Un vrai scandale ! R.I.P. mon Chocos. Fin de la parenthèse.
Dans ma tête, les choses étaient très claires.
Mais j’ai vite remarqué dans le regard, l’attitude et les agissements des autres, qu’on ne me voyait pas de la même façon.
Alors j’ai caché mes formes le plus possible.
Pantalons larges, pulls oversize (qui à l’époque, n’étaient pas du tout à la mode), soutiens-gorge qui écrasent la poitrine, et j’adoptais une position qui ne permettait pas aux hommes de lorgner sur mes boobs.
Il y a même eu un moment de ma vie où je rêvais de ne plus avoir de poitrine du tout.
Ce n’est que bien plus tard que j’ai appris à aimer mon corps.
Et à l’heure actuelle, je suis très à l’aise et fière de mes courbes généreuses.
Je peux même dire que je les aime beaucoup.
Je n’ai plus du tout envie de me cacher et je sais comment les mettre en valeur.
Et ça, c’est quand même super important pour me sentir bien en tant que femme.
Ce qui ne veut bien évidemment pas dire aux hommes, que je suis ravie de leurs remarques déplacées.
Du style …
« La couleur de votre rouge à lèvres irait parfaitement avec la couleur de ma b… » (histoire vraie).
Pour le reste ?
Comme je l’ai déjà dit, j’ai eu la chance de naître dans un pays où la femme n’est pas mal considérée.
Et bien qu’il existe encore un déséquilibre chez nous … (Macho macho maaaaaan !)
J’aime le fait qu’on attende pas seulement de moi que j’engendre un héritier et que je l’élève pour en faire un adulte responsable, tout en allant coudre des tee-shirts pour 0.70 cents de l’heure, en devant être rentrée à temps pour que la maison soit impeccable, avec le souper prêt sur la table.
J’aime le fait de pouvoir garder mon indépendance, avoir mes propres loisirs, sortir avec mes amis, mes moments cocooning en solitaire, garder une part de liberté.
J’aime aussi le fait que je puisse décider si je désire une grossesse ou non. Mais attention, je suis totalement contre le fait qu’on prenne un homme au piège. C’est un manque total de respect envers la gent masculine !
J’aime le fait que statistiquement, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Et que si ça se vérifie chez moi, je vais passer une petite partie de ma vie à pouvoir profiter de toute la place dans le lit (et sans ronflements !).
J’aime le fait que je sais souffrir en silence. Je m’épile tous les mois le maillot à la cire, j’ai sorti un bébé de mon utérus, et ça, sans émettre un seul cri (je connais des hommes qui hurlent pour bien moins que ça !).
J’aime le fait que mes organes génitaux soit internes. Et donc, protégés des agressions extérieures telles que les coups de pied mal placés lors de bagarres, les enjambées au dessus d’une barrière ou encore, les ballons de football propulsés à toute vitesse.
J’aime le fait que je puisse pleurer toutes les larmes de mon corps à la vue de bébés animaux sans qu’on me traite de mauviette. C’est injuste pour les hommes, j’en conviens. Mais eux savent faire pipi debout. Un point partout !
Et tant qu’on parle des émotions, j’aime le fait que je suis « programmée » pour dire ce que je ressens. Quand quelque chose ne va pas, j’exprime mes sentiments. Au contraire des hommes chez qui, il faut tout deviner. Et je trouve ça vraiment compliqué …
J’aime le fait que quand je fais « un truc d’homme » (rentrer du bois, changer un pneu, démolir une porte), ces derniers me regardent avec étonnement et/ou admiration.
J’aime le fait qu’en cas de naufrage, je sois sauvée en priorité. (Les femmes et les enfants d’abord !).
Je rigole …
C’est une grande inégalité ça !
La valeur d’une vie humaine ne doit pas changer en fonction du sexe.
C’est justement ce que je souhaite avant tout quand on parle d’égalité homme/femme.
Il aurait été plus facile de vous écrire un article sur ce que je n’aime pas en tant que nana.
Comme le fait qu’on m’ait dit que je convenais parfaitement pour le poste, mais que le haut placé que je n’avais d’ailleurs jamais rencontré, trouvait qu’un homme aurait plus de poigne (celui-là, ne me connait vraiment pas …).
Ou bien que tous les mois, j’ai deux jours où je remets l’entièreté de ma vie en question et je me sens comme une moins que rien grâce à ce put… de syndrome prémenstruel.
Ou encore qu’on m’interpelle en m’appelant « Mademoiselle » d’un air dédaigneux.
En conclusion …
J’aime être une femme quand je suis seule avec moi-même et quand je suis entourée de personnes qui ne considèrent pas que ce soit un problème que je sois une femme.
Heureusement pour moi, la plupart des hommes qui m’entourent sont des êtres humains formidables.
Pour les autres, je tiens juste à signaler que je vise assez bien avec un ballon de foot …
Tata Mackintosh