All by myself

Ai-je vraiment pris le titre d’une chanson de Madame Dion comme entête pour mon article ?

Oui …

Bien que je fasse une sévère allergie à ses vocalises (la personne en elle-même ne me dérange pas), c’est un titre qui illustre bien mes propos du jour.

Il n’y a pas si longtemps, j’ai été à une soirée karaoké avec mes collègues, où les fans de Céline lui ont bien entendu fait honneur.

Karaoké où j’ai d’ailleurs été sidérée d’apprendre, que Patrick chantait : « même jour, même heure, même pommes » et non, même port … 

Quand je suis rentrée chez moi, ni Chéri, ni Poupinette, n’étaient là.

Et mon maître à quatre pattes a juste daigné relever sa tête pour me montrer son mécontentement de le réveiller à une heure si tardive, ou si matinale (au choix).

Et quel bonheur de s’endormir dans le silence avec l’entièreté du lit pour moi !

J’ai roulé à gauche.

J’ai tendu mes jambes à droite.

J’ai fait l’étoile de mer.

Un cumulet (non, je déconne).

Et clou du spectacle …

Je n’ai pas été réveillée par quelqu’un ou quelque chose.

Ça, c’est vraiment quelque chose que j’envie aux célibataires.

Un sommeil profond et réparateur.

Et il n’y a pas que ça …

Quand on vit seul, on a le droit de choisir entièrement la décoration.

Bien que je sois assez chanceuse sur ce point, car Chéri estime qu’il n’a aucun goût en la matière.

Mais je ne fais pas ce que je veux non plus.

On me met des vetos …

Apparemment, avoir une salle de bain ornée de carrelages en céramique d’un doux rose, d’une robinetterie dorée et d’une baignoire à pieds de lion n’est  pas ce qu’on peut qualifier de compromis.

Il faut quelque chose de plus classique.

Mais je ne vois pas ce qu’il pourrait y avoir de plus classique, qu’une salle de bain digne de Marie-Antoinette !

Puis bon …

On me laisse carte blanche pour jouer la Valérie Damidot.

Alors forcément, je me prends au jeu et vois grand.

Je me surprends même à rêver de voir apparaître ma maison dans le ELLE Décoration de septembre.

Quand soudain …

On vient m’accrocher au mur, un cadre (somme toute très beau, dans une autre configuration, pour ne froisser personne), qui détruit la belle harmonie que j’avais créée, sous prétexte « qu’on vit ensemble ».

Et donc, puisqu’on vit ensemble …

Pourquoi n’ai-je jamais le droit de choisir un programme télé qui m’enchante lors des visionnages en famille ?

Là aussi, on doit choisir un film qui peut convenir à tout le monde.

Je ne vois pas ce qu’on reproche aux films de Dwayne, soi-disant pas adapté aux enfants ; aux films de Noël en plein mois de mai car « ce n’est pas de saison » ; et aux familles Bridgerton et Crowley, considérées comme cucu la praloche.

Par contre, je dois faire preuve d’enthousiasme devant une île remplie de dinosaures assoiffés de sang, et des chiens qui sauvent le monde à coup de  Pop Pop Boogie.

Autre avantage à vivre en solo, zéro chamaillerie.

Etant donné que j’apprécie plutôt bien la personne que je suis (instant modestie), je pense que je n’aurais aucun mal à vivre en cohabitation avec moi-même.

J’aime ma propre compagnie.

Je suis ordonnée, j’aime quand ça sent le propre, je ne rechigne jamais à faire les tâches ménagères, j’écoute de la bonne musique même si c’est trop fort et je cuisine bien.

Du coup, ni contrariétés, ni reproches à me faire.

A la limite, un petit coup de pied au popotin à me donner de temps à autre tout au plus.

Autre chose et non des moindres …

Faire ce que je veux, quand je veux, comme je veux et avec qui je veux.

La liberté quoi !

Parce qu’on ne va pas se mentir, quand on doit cohabiter avec l’être aimé, on en perd une petite partie.

Ce qui est plus ou moins normal, quand on souhaite une vie de couple sous le signe du respect et qu’on tient quand même un peu compte des sentiments de l’autre moitié de notre duo (ou trio, ou plus suivant ses affinités …).

Et conjuguer avec tout ce petit monde, retire une part d’insouciance que l’on peut garder en étant célibataire.

Comme par exemple, pas besoin d’effacer son historique internet.

On peut péter sans avoir à dire pardon.

On peut manger des chips dans le lit.

Regarder le dernier épisode d’une série télé sans être mis en quarantaine si l’autre ne l’a pas vu.

Voir même faire tout ça en même temps.

Et ça, sans être obligé de se justifier, tout en criant à l’autre que de toute façon, on n’a pas à se justifier.

Niveau alimentaire …

Si j’étais célibataire, je pourrais boire à la bouteille de lait directement.

Personne ne mangerait mes yaourts préférés.

Ni le dernier morceau de chocolat que je me garde précieusement pour les cas d’urgence.

Je pourrais même lécher la sauce sur mon assiette sans que quelqu’un n’émette le moindre jugement.

Et dernier point important …

Je ne serais pas obligée de partager le paquet de Melo Cakes.

Comment ça, c’est ce que je fais déjà ?

Re-dernier point important …

Personne n’est là pour vous faire remarquer vos moindres petits défauts.

Et là, je vois arriver une foule de célibataires en colère avec des fourches, pour me signaler qu’être en solo, c’est compliqué et pas marrant tous les jours et bla bla bla.

Et vous avez raison !

La solitude peut être vraiment pesante.

Mais il faut arrêter de croire que c’est un truc uniquement réservé aux personnes qui ne sont pas en couple.

Trouver un compagnon de route, ne règle pas tout.

Alors pourquoi pas prendre comme un cadeau, le temps en solo que l’univers nous offre pour apprendre à se connaitre et passer un peu de bon temps avec soi-même.

Car je reste persuadée qu’on ne peut être vraiment bien avec quelqu’un que si on est bien dans ses baskets.

Ok, j’aggrave mon cas …

Mais s’il vous plaît, ne m’enfourchez pas.

De toute façon …

Dans un cas, comme dans l’autre, on est jamais content de ce qu’on a.

Sauf les couples qui dégoulinent d’amour.

C’est beau mais c’est insupportable … ( cf. Anaïs « Mon coeur, Mon amour »)

Tata Mackintosh