La vie de Tata

34ème état des lieux

En ce mardi 31 mai 2022, je vis mes dernières heures en tant qu’être humain âgé de 33 ans.

Et ça fait quoi ?

Bin ça fait chier.

Et ouais, j’ose le dire.

Cette année, j’ai vraiment vu la différence.

Le stress, les tracas, l’âge qui ne va pas en reculant, …

Et je peux vous dire, que je ne me lève plus de mon lit de la même façon à l’approche de mes 34 ans, que quand j’ai entamé mes 33.

Bien que je puisse être fière d’avoir encore le déhanché d’une pom-pom girl en finale de championnat, le constat est indiscutable …

Certains jours, je commence à avoir du mal à agiter mes pompons.

Un corps de demi-vieille, ça s’apprivoise.

Et ça me coûte de l’admettre …

Je suis passée par différentes phases d’acceptation (ou pas).

Il y a d’abord eu le choc.

J’avais déjà remarqué certains petits signes avant-coureur.

Mais de là à admettre la vérité …

Alors quand, lors d’une soirée, une charmante jeunette (pour rester polie) de 22 ans m’a clairement dit que pour elle, j’étais vieille …

Avant d’ajouter que pour mon âge, je m’en sortais bien …

J’ai vacillé.

Un rapide tour d’horizon m’a vite fait prendre conscience qu’en effet, je n’étais clairement plus dans la catégorie « jeunes adultes ».

Pendant que Mademoiselle poussait ses premiers cris, moi j’étais affublée d’un pantalon déchiré dans le bas, de Vans et d’un sac à dos Eastpak qui pendait en dessous des fesses, pour faire mon entrée en secondaire.

Puis, pour remuer ses longs ongles manucurés dans ma plaie, elle m’a dit …

« Moi je suis une 2000. Et toi ? »

2000 quoi ?

J’avoue, sur le coup, je n’ai pas compris.

Voyant que j’étais larguée, elle m’a dit …

« Bin, ton année de naissance ? »

Ah d’accord.

C’est comme ça qu’on dit maintenant ?

Quand je lui ai dit que j’étais une 88, j’ai vu dans son regard de la compassion.

Et j’ai eu des palpitations.

Puis, je suis entrée très rapidement dans la phase de déni.

A coup de …

Elle ne sait pas ce qu’elle dit.

C’est même pas vrai d’abord.

Les eighties, c’était il n’y a pas si longtemps que ça.

Nanani, nanana !

Puis, en me levant pour aller me resservir un verre …

Ma hanche a craqué.

Oh bordel, cette donzelle a raison.

S’en est suivi, la phase de révolte.

Pourquoi, ça m’arrive à moi ?

Je prends pourtant soin de moi.

Je mange bien.

Je fais du sport.

Je ne fume pas.

J’ai entamé une routine beauté anti-gravité.

Et j’essaie même parfois d’être raisonnable (ça ne marche pas, mais au moins, j’essaie).

Pourquoi faire autant d’efforts, si c’est pour quand même se faire traiter de demi antiquité ?

C’est trop injuste !

Je suis certaine qu’elle ne connaît même pas Calimero, la 2000 !

Est arrivé ensuite, ce que j’appelle : « Je m’en pas les boobs. De toute façon, c’est moi qui ai raison ! »

Autrement appelé, la phase de réflexion (et à l’évidence, toujours de déni aussi).

Ok …

Je me fais plus vieille que ce que je pensais.

Mais qui c’est qui met le feu au dancefloor, à chaque fiesta ?

Qui c’est qu’on appelle encore très souvent Mademoiselle ?

Qui c’est qui a gagné une partie de Beer Pong il n’y a pas si longtemps que ça ?

Brr brr !

Ouais, je m’emballe un peu là.

En plus, si je dois être honnête avec vous (et avec moi-même) …

Malgré tout ces trucs de djeuns qui m’arrivent encore, il y a quand même des faits que je ne peux ignorer.

Je suis de plus en plus rouillée quand je me lève le matin.

Puis il me faut aussi plus de temps pour émerger et me préparer.

Des cernes de raton laveur, ça prend du temps à camoufler.

Au niveau de la digestion aussi, c’est plus compliqué.

La malbouffe, c’est facile quand on a l’estomac d’un petit oisillon qui prend son envol.

Pas quand on la bedaine d’un goéland avec un certain nombre d’heure au compteur.

J’ai la peau qui s’assèche aussi.

Alors c’est sûr que j’en ai terminé avec les lotions peaux mixtes à grasses.

Sur mes flacons maintenant, il est écrit « pour ralentir les premiers signes de l’âge ».

J’ai de plus en plus besoin de mes lunettes.

Et quand je me mets à l’envers, il me faut vraiment beaucoup plus de temps qu’avant pour m’en remettre.

Quand je dis à l’envers, je ne parle pas de faire le poirier hein …

Ça, ce n’est définitivement plus de mon âge.

J’aurai bien aimé terminer cet article en vous disant que j’ai réussi à accepter le fait de me voir vieillir.

Pour montrer, comme les grandes personnes, le bon exemple.

Mais la vérité, c’est que ce n’est pas la cas.

Je ne sais pas combien de temps il me faudra.

Et je me demande même si je ne traverse pas une petite phase de rébellion.

Mais j’espère pas trop longtemps.

Parce que quelque chose me dit, que ça ne va pas y aller en s’améliorant …

Tata Mackintosh, la 88

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