Match (pas si) nul
Récemment, j’ai fait une chose que je ne pensais honnêtement jamais faire dans ma vie …
Ceux qui me connaissent savent que je suis plus une amatrice de ballon ovale que de ballon rond.
Mais toujours dans mon optique de « il ne faut pas mourir bête », je suis allée voir un match de football.
Oui, oui, vous avez bien lu.
J’ai été voir un vrai match de foot.
A savoir que mes connaissances en la matière se limite à David Beckham.
Pour le simple fait qu’il est marié à ma Spice Girl favorite, Victoria.
C’est donc vêtue chaudement, qu’un mardi soir, je me suis rendue dans le chaudron.
Etant donné que mes seules expériences footballistiques s’étendent à avoir vu un match caritatif il y a de nombreuses années, et à avoir récemment moi-même taquiné le ballon en participant à un match intrafamilial; j’ai demandé quelques conseils à mon amie qui elle, est tombée dedans quand elle était petite.
« Surtout, ne t’habille pas en mauve », m’a-t-elle dit.
Je suis débutante …
Pas inconsciente !
Et même si je suis incapable de citer le nom d’un joueur de l’équipe actuelle, je sais tout de même que le Standard de Liège joue en rouge et que l’équipe ennemie est et restera toujours, Anderlecht.
Jusque-là tout va bien.
Puis j’entends des mots tels que classico, derby, ligne médiane, corner et c’est là, qu’on m’a perdue.
Mais je suis là pour apprendre donc j’écoute avec attention et parfois perplexité les explications qu’on me donne.
J’arrive donc aux abords du stade que j’avais toujours vu de loin et sans jamais vraiment y prêter attention.
Et je commence l’ascension jusqu’au 3ème étage de la T3 (celle côté terril pour les novices comme moi).
Arrivée au sommet, je suis plus essoufflée que les joueurs pendant le match.
Mais j’admire la vue, une bière en main.
Plusieurs détails m’interpellent.
Les supporters sont quasiment tous habillés de la tête aux pieds avec des vêtements et accessoires estampillés Standard.
Les groupes de supporters sont hyper bien équipés.
Drapeaux, banderoles, mégaphones, tambours et surtout, leurs voix.
Voix qu’ils n’utiliseront d’ailleurs pas durant les douze premières minutes du match.
Car quand supporters pas contents, supporters pas chanter.
Et on me signale qu’il y a une tribune réservée pour les supporters de l’équipe adverse.
Je m’étonne, demande pourquoi on ne se mélange pas …
« Sinon, on se bat », me dit-on.
Le coup d’envoi est donné et je peux donc admirer en toute légalité, vingt-deux mecs se trémousser sur une pelouse.
Après quelques minutes de silence, un premier chant retenti.
Mais quand j’écoute bien les paroles, je me rends compte que le phrasé est contre les joueurs de l’équipe qu’on soutient (oui, on, je m’inclus dedans).
Je suis honnêtement un peu scandalisée et je trouve ça totalement contreproductif.
J’ai l’habitude du respect et de la discipline instaurée au rugby.
Et cela me choque d’entendre de tels mots dans la bouche de ceux qui prétendent soutenir jusqu’à leur mort, les Rouches.
On m’explique que pour eux, c’est normal de montrer son mécontentement.
On me dit que beaucoup d’abonnés se crèvent à l’usine et consacrent une bonne partie de leur budget loisirs pour assister aux matchs.
Donc quand leur équipe préférée perd parce que les joueurs ne se donnent pas beaucoup de mal, c’est normal de leur monter qu’il n’y a pas retour sur investissement.
Etant positionnée à l’étage supérieur des Ultras Inferno, les plus fervents supporters, et ayant une vue panoramique sur le terrain, j’ai pu constater, qu’en effet, les joueurs jouaient vraiment comme des brêles.
Lancés de fumigènes, lancés de bières et même lancés de chaussures en direction du terrain.
Certes, ce n’est pas bien (même très vilain).
Mais j’ai vite compris que si je voulais me mettre dans l’ambiance, il fallait faire ressortir mon côté hooligan.
Et il faut bien admettre que même moi qui n’y connait rien, j’ai trouvé que le match était un peu lent.
Pas beaucoup de belles actions, pas un seul goal, même pas beaucoup de simulations de blessures (rien digne d’être nommé au festival de Cannes en tout cas).
Bin oui, pour faire semblant de se blesser, il faut au moins faire semblant de courir.
Et je peux affirmer que ma grand-mère se déplace plus vite avec sa prothèse que certains footballeurs présents ce soir-là.
Et comme je vous l’ai dit plus haut, j’ai récemment pu exploiter mes talents sportifs autour d’une balle lors d’une réunion de famille.
Et j’ai quand même mis quatre goals face à un gardien qui avait bien plus d’expérience que moi.
J’ai tout donné !
J’étais à deux doigts de courir en faisant le tour du jardin et de soulever mon tee-shirt si mon cousin n’était pas dans les « gradins ».
Alors si moi, je peux le faire …
Vous allez me dire qu’il y a peut-être eu match nul car les gardiens respectifs du Standard et de Mechelen étaient vraiment bon …
Mais si j’en crois les commentaires de mes voisins, même pas !
Alors on est d’accord, mes quatre goals ne me permettent pas d’être légitime quand il s’agit de donner mon avis sur la prestation des joueurs.
Mais mes conclusions se basent sur les observations des vrais supporters.
Et la déception ainsi que le ras le bol présents sur leur visage étaient quant à eux, bien palpable.
Cela s’est donc terminé sur un 0 – 0, deux bières, mais une première mise en jambe pas désagréable et surtout, en très bonne compagnie.
Je suis contente de pouvoir ajouter une expérience de plus à mon palmarès.
Alors loin de moi l’idée de commencer à aimer (et surtout comprendre) le foot.
Mais je dois reconnaitre que c’est un beau sport.
Un sport qui rassemble et qui (quand les joueurs s’en donnent la peine) procure des sensations fortes.
Si l’occasion se présentait, je pourrais même réitérer ma venue au stade Maurice Dufrasne.
Et contre toute attente, après 90 minutes (plus les prolongations), c’est avec l’envie de sortir ma plume d’écrivain, que je suis ressortie de l’enfer de Sclessin.
Tata Mackintosh
Un commentaire
Rikir
Je suis tomber par hasard sur ton article, tu as une super plume.
En te lisant je me suis cru au stade.
Super talent tata
Un supporter du standard 😉