La vie de Tata

Et action!

Il y a quelques semaines, j’ai émis l’hypothèse que je pouvais éventuellement avoir quelques défauts.

Cela va certainement vous surprendre mais ce n’est pas qu’une supposition.

J’en ai quand même pas mal…

Un des plus gros, c’est que j’ai souvent tendance à imaginer le pire.

Je suis la présidente du club des tragédiennes.

La reine des scénarios catastrophes.

La papesse du mélodrame.

Les films de Tarantino, c’est de la gnognote, comparé à ce qu’il se passe parfois dans ma tête.

Et je peux vous dire, que j’ai une filmographie plus longue que John Travolta.

Le souci, c’est que je me dis beaucoup trop souvent « Et si… »

Et si la voiture tombe en panne sur le chemin de l’aéroport ?

Et si, un jour mon mari ne m’aime plus ?

Et si, lors d’une promenade, je tombe d’une falaise et que mon corps est dévoré par un gang de requins assoiffés de sang ?

J’en passe et des meilleures…

Je suis en train de penser, que tant qu’à me faire des films, d’imaginer vivre des évènements qui ne se produiront probablement jamais, pourquoi ne pas m’imaginer des choses plus agréables ?

Quoi par exemple ?

Et si un jour, Dwayne Johnson (pour ceux qui ne le savent pas encore, je voue une vraie passion à The Rock) vient me chercher à la sortie du travail et me dit qu’il a bien réfléchi et que je suis la femme de sa vie ?

Et si un jour, je suis invitée à prendre le thé avec la Reine d’Angleterre parce qu’elle a entendu parler de mes fameux cookies ?

Et si un jour, Victoria m’appelle et me dit que je suis la personne parfaite pour la remplacer au sein des Spice Girls ?

Ça a autant de chance de se produire que mon remake de « Les dents de la mer » et c’est pourtant beaucoup plus plaisant à imaginer.

Chéri pense que j’ai un vrai problème avec ça. Il me dit toujours que je dois arrêter de m’inquiéter pour des choses sur lesquelles je n’ai aucune incidence. Que je me fais du mal pour rien.

Et ça me coûte beaucoup de l’admettre, car je sais qu’à la première occasion, il ne va pas manquer de me le rappeler mais…

Je sais qu’il a raison.

Mon problème, c’est que j’ai beaucoup de mal à vivre et à profiter de l’instant présent.

Certainement un de mes plus grands torts, car je dois probablement passer à côté de beaucoup de choses formidables qui m’arrivent chaque jour.

Ce qu’il y a de bien, c’est que je commence à en avoir vraiment conscience.

Et comme on dit, c’est le début du changement…

Je sais que je ne peux pas contrôler mon futur. La seule chose que je peux maîtriser, c’est mon présent.

Bon, c’est vrai que des fois, mon présent part un peu en freestyle aussi.

Là par exemple, au moment où je vous écris ces lignes, il est 4h41 du matin. Je suis debout depuis 2h30 parce que j’ai dû me lever car ma fille avait perdu sa tutute. Ensuite, j’ai voulu me recoucher mais j’ai eu envie de faire pipi. Et quand j’ai enfin réussi à presque me rendormir, un hélicoptère est passé juste au-dessus de ma maison.

Foutu pour foutu, je me suis levée et je me suis mise à écrire cet article.

Ces lignes n’auraient probablement jamais vu le jour sans tout ça.

Mais, je me pose quand même des questions.

Est-ce qu’il y a des êtres humains capables de ne pas s’inquiéter du futur ?

Peut-on vraiment réussir à vivre chaque instant dans le moment présent ?

C’est très philosophique tout ça…

Et ce n’est de toute évidence pas le moment d’y penser, car mon estomac, qui lui vit bien le moment présent, est en train de me rappeler qu’il commence à avoir sérieusement faim.

Je vais pouvoir prendre mon petit-déjeuner, en rêvant de ce que pourrait être ma carrière à Hollywood si je décidais un jour de mettre en scène mes pensées.

Et l’oscar de la meilleure actrice dans un film dramatique est attribué à…

Tata Mackintosh

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