La vie de Tata

Very Bad Mom.

Je ne parle pas souvent de ma vie de maman sur ce blog.

Pas que je veuille la cacher, mais je me considère avant tout comme une femme. 

Une femme, avec plusieurs casquettes. 

Epouse, mère de famille, sœur, amie, …

Et comme j’ai l’immense chance d’avoir un enfant épanoui et en bonne santé, j’ai une vie de maman tout à fait ordinaire. 

Donc, je n’ai pas vraiment matière à en faire des articles.

Sauf, aujourd’hui !

Je vais vous parler des petites choses qui, en devenant maman, ont eu un impact sur ma vie de femme.

Des choses, que le club des mères parfaites, comme je l’appelle, oublie (volontairement) de mentionner à une femme qui attend son premier enfant.

La première chose, c’est que quand j’ai accouché, je ne me suis pas sentie mère tout de suite. 

Tout le monde m’avait dit que j’allais pleurer de joie, ressentir un amour intense et que mon instinct maternel allait inonder la salle d’accouchement.

C’est faux !

Après avoir expulsé ce petit être vivant, la première chose à laquelle j’ai pensé, c’est : « Purée ! C’était du sport ! » 

Ensuite, j’ai regardé ma fille. 

Je savais que c’était mon bébé, que je l’aimais, que j’en étais responsable et que j’allais donner le maximum pour bien m’en occuper.

Mais je ne me suis pas sentie mère directement. 

Ça, des complications, plus le baby blues …

A peine une semaine, et j’avais déjà l’impression d’être une mauvaise mère.

Le coup de foudre est arrivé six jours après. 

Quand une sage-femme, que je ne remercierai jamais assez, est entrée dans ma chambre et m’a dit : « Votre fille a autant besoin de vous, que vous d’elle. » 

Elle l’a installée sur mon ventre, de telle manière à ce que je puisse voir correctement son visage. 

Ma fille m’a regardé droit dans les yeux.

Et là, pour la toute première fois depuis mon accouchement, je me suis sentie « Maman ». 

Je suis restée sans bouger pendant trois heures, à l’admirer.

Je suis certaine que ça n’arrive pas qu’à moi, mais je n’ai jamais entendu une autre mère l’avouer ou en parler.

La deuxième chose, c’est qu’on ne retrouve pas toujours son corps d’avant.

Et que si ça arrive, ça peut prendre beaucoup de temps.

Les vergetures, j’étais préparée.

Les seins qui gonflent et dégonflent, j’étais préparée.

Les cernes indélébiles, j’étais préparée.

Par contre, le ventre qui devient flasque et qui pendouille, ça, je n’y étais pas préparée.

Vous allez me dire que c’est de la logique, et que j’aurai dû y penser.

Oui.

Mais je croyais, comme me l’on fait croire les mères parfaites, qu’avec le temps et un peu de sport, ça allait disparaître. 

Pas que deux ans et demi après, j’aurai encore ce petit tablier de peau qui me rappelle tous les jours, que mon ventre a été aussi gros qu’un ballon de baudruche gonflé à l’hélium.

Chaque corps est différent.

Et il y en a qui se remettent plus vite que d’autre.

Le mien, il prend bien son temps, je peux vous le dire.

Il paraît que je dois aimer ce petit défaut, qui est un souvenir du fait que j’ai donné la vie … 

J’ai ma fille pour ça !

Donc, si ce petit pli disgracieux à mes yeux, pouvait se barrer comme par magie, ça me ferait vraiment plaisir !

Je suis la première à dire qu’il faut s’aimer et s’accepter tel que l’on est. 

Mais ce surplus de peau, je n’arrive vraiment pas à l’apprécier.

Troisièmement, on ne m’avait pas prévenue que je n’irai plus jamais aux toilettes toute seule.

Un pipi express, ça oui. 

A condition de ne pas me laisser distraire par le magazine qui trône à côté des cabinets.

Mais la grosse commission, ça non.

Les mères parfaites ont peut-être des enfants, qu’elles peuvent laisser jouer tout seul, en toute sécurité.

Mais moi, j’ai mis au monde la plus grande chipie que cette terre ait jamais porté. 

Si je m’absente deux minutes, je la retrouve debout sur l’appui de fenêtre, en train de faire du poney sur le chien ou encore, la tête dans le four.

Du coup, je suis obligée de la prendre avec moi.

Et question intimité, ce n’est pas ce que j’ai connu de mieux.

Avant, je n’aurais jamais imaginé que faire caca seule, avec la porte fermée, deviendrait un luxe.

Ou alors, peut-être que les mères parfaites ne font pas caca …

Ensuite, quatrième chose et non des moindres, la perte des cheveux.

On m’avait dit que suite à la chute des hormones, j’allais certainement perdre une sacrée touffe.

Mais, on ne m’a jamais dit que je pourrai avoir des trous !

Ça, j’ai eu beaucoup de mal à l’accepter. 

J’ai pris conscience, à quel point mes cheveux sont une partie importante et précieuse de mon physique.

J’ai passé des mois à essayer de camoufler ces petites parties dégarnies. Et j’y suis bien arrivée, parce que très peu de personnes l’on remarqué. 

Puis, quand j’ai enfin commencé à accepter cette mini calvitie, et à ne plus me soucier que cela se remarque, mes cheveux ont commencé à repousser.

Deux ans après …

Comme quoi, il ne faut jamais désespérer.

Je suis maintenant l’heureuse détentrice de ce qu’on appelle des baby hair. 

Et enfin, une des dernières choses qu’on ne m’avait pas dite …

C’est que le fameux club des mères parfaites allait épingler et commérer sur mes moindres faits et gestes.

Au début, j’ai essayé d’en faire partie. 

J’ai suivi toutes les recommandations des plus grands spécialistes de l’éducation. J’ai lu des livres qui te disent comment élever ton enfant. J’ai écouté les conseils des mères qui ne vivent, mangent et respirent que pour leurs bébés.

Mais, je me suis vite rendue compte que ce n’était pas pour moi.

Devenir et être maman (ça marche aussi pour les papas), c’est loin d’être facile.

Alors moi, j’ai décidé de faire ce que je veux. 

Et surtout, ce que je peux. 

Mais toujours, en veillant au bien-être de ma famille.

N’allez pas lire, ce que je n’ai pas écrit …

Il y a autant de manières différentes d’élever son enfant, que d’enfants et de parents sur cette planète.

Oui, ma fille regarde de temps en temps la télé.

Oui, elle mange plus de chocolat que ce que je le voudrais.

Et oui, elle fait parfois des caprices, et je craque parce que je n’ai pas envie de me battre et de passer une mauvaise journée.

Mais il y a une chose sur laquelle je suis intransigeante.

Il est hors de question pour moi, que ma chipie manque d’amour !

Au début, j’ai été un peu naïve. 

Je pensais : « Entre mères, on est toutes dans la même galère, on va se soutenir mutuellement. »

Faux !

Le club des mères parfaites va te juger et te le faire savoir.

Au début, j’ai trouvé cela difficile à gérer.

Avec le temps, j’ai accepté le fait d’être une mère imparfaite, et je vis très bien avec.

Et du moment que je fais de mon mieux …

Toutes ces choses, j’aurais aimé les savoir avant.

Histoire de commencer ma vie de jeune maman plus sereinement. De ne pas culpabiliser. Ou encore, de pouvoir organiser une petite cérémonie d’adieu à une partie de mon intimité.

Je ne remercie pas non plus mes amies, mères de famille, que je condamne pour haute trahison, parce qu’elles m’ont menti quand j’ai posé certaines questions.

Soit sur l’accouchement, soit sur la vie de maman.

Soi-disant pour mon bien, et pour ne pas me faire changer d’avis.

J’aurais vraiment préféré connaître tout ça avant …

Juste pour savoir que ce que je ressentais était normal.

Pour les futures mamans qui me lisent, je me dois quand même de vous dire, qu’être une daronne, c’est aussi très cool.

On a par exemple, le droit de se garer sur les places réservées « famille », devant l’entrée des supermarchés.

Mais rassurez-vous, plein d’autres choses aussi …

Si par hasard, une membre du club des mères parfaites passe par ici et me lit …

Je vous dis : « MERDE ! »

Parce que oui, quand on est une mère imparfaite, on dit des gros mots.

Même si ce n’est pas bien, et que techniquement, je devrais aller dans le coin.

Tata Mackintosh

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