La vie de Tata

Tu ne veux pas sentir mon front ?

Quand j’entends cette phrase, je sais que la semaine va être longue.

Très longue…

Chéri est malade.

Je ne veux pas faire de généralités, mais un rapide coup d’œil auprès de mon entourage féminin me confirme qu’un homme malade, c’est pénible.

Nos hommes sont peut-être beaux, forts et intelligents, dès que le premier éternuement arrive, c’est la fin du monde.

Ils agonisent.

Et nous, les méchantes femmes que nous sommes, ne pouvons pas comprendre la terrible souffrance qu’ils endurent quand ils ont…

Un rhume !

Dotée de quinze années d’expérience au côté d’un homme souvent grippé, je me sens en droit (même ayant le devoir) de vous partager mes astuces pour survivre à cette épreuve.

Astuce n°1 : FUIR ! 

J’y ai chaque fois pensé, mais je n’ai jamais sauté le pas.

Partir c’est bien, mais encore faut-il savoir où aller.

Puis, je ne veux pas être tenue responsable de non-assistance à homme en danger.

Mais si vous avez plus de courage que moi, c’est de loin la meilleure idée.

Astuce n°2 : La mise en quarantaine.

Un peu radical mais efficace.

Une chambre d’ami ou un fauteuil fera l’affaire.

Le tout, est d’éviter de se faire tousser dessus au beau milieu d’un rêve, et de se retrouver malade à notre tour.

Sinon, qui prendra soin de lui ?

Astuce n°3 : La potion magique.

Il s’agit simplement d’une infusion de thym, de jus de citron et de miel.

Mais le fait d’ajouter le mot magique a étonnamment des effets guérisseurs.

Et si vous voulez un peu de tranquillité, ajoutez deux cuillères à soupe de rhum.

Ça le fera sombrer dans un profond sommeil qui espérons-le, sera réparateur.

Astuce n°4 : Utiliser des phrases pour « l’endormir ».

Comme par exemple : « Mon pauvre chéri, tu as l’air vraiment mal ! Va te reposer. »

Cela permet de montrer à Chéri qu’on se soucie de son état, mais surtout, de s’en débarrasser.

Parce que c’est bien beau tout ça, mais nous, nous n’avons pas que ça à faire.

Contrairement à ce qu’ils pensent, le monde ne s’arrête pas de tourner parce que ces Messieurs ont une petite faiblesse.

Astuce n°5 : Un bisou sur le front toutes les heures.

Parce que bien entendu, nous les femmes, avons un super pouvoir qui nous permet avec un simple baiser, de prendre leur température. Et ainsi, d’évaluer le degré de gravité.

Si vos lèvres brûlent, relisez l’astuce n°1.

Astuce n°6 : Lui faire son repas préféré.

Même s’il ne le sent pas, qu’il ne le goûte pas et que quand il l’avale, ça lui fait mal.

Une petite attention, ça met toujours du baume au cœur.

Et cela vous permettra, de remonter dans les points, si vous en aviez perdu en faisant semblant de ne pas avoir entendu ses appels au secours, quand la boîte de mouchoirs est arrivée à la fin.

Astuce n°7 : Ne pas trop en faire non plus.

Attention à ne pas tomber dans son piège.

L’homme est peut-être fébrile, mais il n’est pas bête.

Plus on va bien s’occuper de lui, et plus il va vouloir retomber malade vite (voir même faire semblant), pour qu’on le chouchoute à nouveau.

Si vous doutez de la véracité de ses maux, dites-lui que la seule chose à faire, c’est de lui mettre le thermomètre dans le derrière.

Vous verrez que d’un coup, il ira tout de suite mieux.

Astuce n°8 : Vérifier les stocks.

Mouchoirs, crème anti-gerçures, pile pour le thermomètre, pastilles pour la gorge, …

Parce que s’il vient à en manquer, vous êtes bonne pour aller en acheter.

Vous pourrez lui faire remarquer qu’il est 20h30 et que vous êtes en pyjama, il s’en moque.

Lui, il est malade !

Au cas où vous l’auriez oublié …

Astuce n°9 : Eviter de vous plaindre de vos propres bobos.

L’homme malade aime penser qu’il est le seul à souffrir.

Et même si vous aussi, vous avez mal, ce ne sera de toute façon jamais autant que lui.

Astuce n°10 : Se renseigner sur les assurances décès.

Parce que d’après lui, c’est la fin…

OOOOHHH ça va, je plaisante.

Je reconnais que parfois, on peut être très mal. Même si ce qu’on a n’est pas très grave.

Mais si Chéri pouvait souffrir en silence, ça m’arrangerait.

J’ai quand même ma petite part de responsabilité dans cette histoire.

Si je suis au petit soin pour lui, c’est sûrement qu’une partie de moi en a envie.

En plus, j’ai promis de l’aimer dans la santé comme dans la maladie.

Mais je vous jure que la prochaine fois que je l’entends renifler…

Tata Mackintosh

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