La vie de Tata

Lady Tata Bridgerton

Si comme moi, vous êtes grand amateur de livres et de séries télé, de belles toilettes (les tenues hein, pas l’endroit où l’on fait ses besoins) et de beaux spécimens, vous n’avez pas pu passer à côté de « La Chronique des Bridgerton ».

Pour les retardataires (ou ceux qui n’ont aucune idée de quoi je parle) …

Un (ou une) mystérieux écrivain, Lady Whistledown, raconte de façon piquante, les petits potins mondains dans la haute société londonienne.

Une sorte de « Gossip Girl », version 1800.

Personnellement, j’ai regardé la série à sa sortie.

Mais je n’ai pas lu les livres.

Vivre comme un Bridgerton, en fait rêver plus d’un.

J’en discutais avec une copine qui me disait qu’elle aurait adoré vivre à cette époque parmi la classe bourgeoise.

Vu ma tête, elle a vite compris que ce n’était pas mon cas.

Je lui ai donc expliqué pourquoi …

Au premier coup d’oeil, c’est vrai que ça fait un peu histoire de conte de fées.

De belles robes, des bals, des buffets grandioses à volonté, des cancans, du sexe à gogo et des bijoux par milliers.

Mais il ne faut pas oublier que c’est une série, et que c’est donc …

Romancé !

Parce que ce à quoi mon amie ne pensait certainement pas en disant ça, c’est que la réalité de l’époque était toute autre.

Dès le premier épisode, les femmes se rebellent pendant que les hommes font du boudin dans leur coin.

Mais ils ne protestent pas plus que ça.

Impensable à ce temps-là !

Si tu ouvrais ta grande bouche, c’était pour y glisser un petit four.

Pas pour émettre une opinion.

Dans la série, les rôles ne sont pas attribués en fonction de la couleur de peau. 

On peut donc voir des domestiques blancs et des gens de pouvoir noirs. 

Chose qui en 2021, me paraît tout à fait normale. 

Mais si le Vicomte de Machin Chose apprenait cela, il se retournerait dans sa tombe.

Moi, révoltée par le racisme, l’homophobie, le machisme et toutes autres formes de discriminations, je n’aurai pas vraiment apprécié vivre dans une époque comme celle-là.

Ou alors j’aurai été la relou de service que les hommes auraient rêvé de voir brûler sur le bûcher.

Si j’étais une jeune fille noble en 1811, mon unique but dans la vie, aurait été de me trouver un mari.

Et encore fallait-il tomber sur un bon parti …

Et je dis but, mais ce serait plutôt mon seul droit.

Autant vous dire que même si de nos jours, hommes et femmes ne sont pas encore complètement à égalité, je me sens chanceuse d’être née plus d’un siècle plus tard.

Il serait impossible pour moi, d’accepter un mariage sans amour (même si c’est un vieux riche sur le point de passer l’arme à gauche).

Je n’aurai pas eu non plus le droit d’avoir d’autres centres d’intérêts que les chiffons.

Ceux qu’on porte …

Parce que faisant partie de la bourgeoisie, j’aurai bien évidemment eu des bonniches pour ceux qui servent au ménage.

Pas de compte bancaire personnel. 

Mais à quoi est-ce que cela me servirait, puisque je ne pourrai pas non plus avoir un travail.

Voter ? 

N’y pensons même pas.

Mais attention, tout n’est pas moche non plus.

J’aurai bien évidemment la permission d’enfanter des héritiers avec une chance sur quatre de mourir en couche.

D’organiser des tea time avec mes amies de bonne famille (ça j’avoue, c’est plutôt cool).

Ainsi que des réceptions pour mettre à l’honneur mon mari.

Je critique, je critique …

Mais j’ai quand même beaucoup aimé cette série.

Pourquoi ?

Parce que les producteurs ont voulu donner une image moderne et rafraîchissante de l’époque de la régence anglaise.

On nous montre une vision idyllique du passé.

Et comme pour la lecture, si je regarde une série c’est souvent, pour m’évader.

Et je ne la regarde pas avec mes yeux réglés sur le mode premier degré.

Puis, deuxième chose qui m’a beaucoup, beaucoup plu dans la série …

Monsieur le Duc !

J’ai clairement regardé « Gossip Girl », car il y avait l’emblématique Chuck Bass.

Et j’ai clairement regardé « La Chronique des Bridgerton », pour le très sexy Simon Basset, Duc de Hastings.

Je n’ai jamais été particulièrement attirée par la bourgeoisie (qui boit du champagne).

Mais pour lui, je pourrai sans difficultés me faire à la vie de Duchesse …

Sans oublier les scènes d’amour, qui donneraient envie de faire des galipettes aux plus chastes d’entre-nous.

Je trouve que cette fiction apporte un petit vent de fraîcheur. 

Et je trouve agréable de regarder une série qui je le rappelle, se déroule au début des années 1800, sans discrimination raciale.

La musique de la série est aussi très cool.

On peut entendre par exemple « Bad Guy » de Billie Eilish en version musique classique.

Ainsi que d’autres titres bien connus.

Ça colle bien avec l’esprit de la série.

Mi classique.

Mi moderne.

Et ceux qui me lisent depuis un moment, savent que j’accorde une grande importance aux bandes originales.

Il faut que ça me fasse vibrer.

Ressentir des choses.

Pas plus tard qu’hier matin, je me suis surprise en écoutant la chanson phare de la série (à écouter plus bas pour ceux qui le souhaitent), à me redresser et marcher menton en l’air telle une lady, pour me rendre aux toilettes.

Moi, c’est tout ce que je demande à une série télé.

De me transporter durant quelques minutes, ailleurs que dans mon canapé.

Alors même si la condition des femmes de l’époque ne me ravit pas, cette série est un vrai plaisir pour les yeux et les oreilles.

Vivre comme dans la série, pourquoi pas.

Vivre comme à cette époque, non.

Mais si vous aimez les robes à froufrous, les ragots et les histoires d’amour, cette série est faite pour vous.

Puis avec mon amie, on a quand même bien réussi à se mettre d’accord sur une chose …

Le Duc …

Lady Tata Mackintosh

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *