La vie de Tata

Comme la reine des neiges …

Ces derniers-jours, en parlant avec d’autres êtres humains, j’ai clairement pu observer une sérieuse baisse de moral généralisée.

Bin oui, regarder Netflix et faire de la pâtisserie H24, c’est chouette. 

Mais ça va un temps.

Là, on commence sérieusement à être en manque de fun et de libertés.

Nos journées se suivent et se ressemblent. 

Depuis presque un an …

Moi-même, qui pourtant, n’ai pas beaucoup de raisons de me plaindre, car j’ai encore un minimum de vie sociale (je travaille en présentiel avec des collègues formidables et dans un endroit où on croise pas mal de monde) et bien, je commence à trouver tout cela assez gonflant.

Au début, revenir aux bases était assez plaisant. 

Passer plus de temps avec ma famille, lire, rattraper les séries télé en retard, jardiner, se rendre compte que finalement un rien nous suffit (et un rien nous habille), …

J’arrivais encore à garder le sourire face à la situation et, à y trouver du positif.

Mais à l’époque, le printemps battait son plein et on pouvait compter sur le soleil pour nous aider à garder le sourire.

Maintenant, il fait moche dehors et après dix mois, je me sens un peu comme une cocotte-minute prête à exploser.

J’ai envie de faire des big fiestas, arrosées de Margaritas.

De retrouver mon esthéticienne. 

De me poster à un coin de rue avec un panneau: « Câlin gratuit », bien que je ne sois pas quelqu’un de tactile.

Ou encore, de m’éloigner physiquement plus de dix heures de Chéri.

Je l’aime.

Mais à un moment donné, trop …

C’est trop !

Chéri et moi, on s’accorde bien sur le fait que c’est chouette de vivre ensemble.

Mais pas à temps-plein ! 

Quand on s’est engagé l’un envers l’autre, c’est parce qu’on savait qu’en fin de compte, on allait pas tant se voir que ça. 

Et que quand on se reverrait, on serait content de se retrouver.

Dans notre couple, nous accordons beaucoup d’importance aux moments de liberté et de solitude. 

Etre bien avec soi-même, pour être bien avec les autres.

Mais là, on doit commencer à ruser, pour essayer de se manquer.

Comme rester trente minutes aux toilettes en prétextant une constipation.

Se porter volontaire pour aller faire les courses un samedi matin quand on sait que le magasin sera bondé avec son lot de pensionnés, et que ça prendra beaucoup de temps.

Aller promener le chien pour la septième fois de la journée.

Ou encore, s’exiler dans la chambre d’amis pour simuler une nuit à l’hôtel lors d’un déplacement professionnel (le petit-déjeuner de roi en moins).

Et les sujets de conversations s’amenuisent.

Pas plus tard qu’il y a trois jours, Chéri et moi avons eu une conversation très sérieuse sur la marque de filets de poulet en tranches qu’il fallait acheter.

Niveau romantisme, il n’y a pas à dire … 

Ce confinement aura fait des dégâts.

Il est grand temps que cela se termine.

Récemment, j’ai surpris Chéri, regarder avec beaucoup d’émotion « La reine des neiges ».

Je ne serais pas étonnée, si à la fin de ce confinement, il sorte de la maison en hurlant: « Libéré ! Délivré ! »

De mon côté, j’ai presque eu la larme à l’oeil en découvrant que Chéri avait terminé ma bouteille de gin préférée. 

Parce que, ne nous mentons pas, les apéros ont pris une place capitale dans notre vie. 

Dimanche passé, j’ai même envisagé pendant deux minutes de suivre une formation de mixologue.

Et autour de moi, c’est un peu pareil.

Cette semaine, quelques langues se sont un peu déliées.

J’ai d’abord pu observer une certaine culpabilité de la part de mes camarades, à avouer qu’ils picolaient un peu plus que d’habitude.

Puis, en se rendant compte qu’en fait, on faisait tous pareil, il n’y avait plus aucune retenue. 

Et le raisonnable Mojito du vendredi soir s’est transformé en : « Pour dire vrai, on a sifflé la bouteille en entier à deux, et ça nous a fait du bien ! Et en plus, on était mardi !»

Et tant mieux !

Comme je le dis toujours, on a que le bien qu’on se fait !

Cependant …

Monsieur le Ministre (on ne sait jamais qu’il lirait mon blog), je vais parler en mon nom, mais je sais que nous sommes nombreux dans le cas. 

Je sais que vous faites pour un mieux, avec les moyens que vous avez à votre disposition.

Mais pour le bien-être de mon couple, de mon alcoolisme et de ma santé mentale, je vous en conjure, laissez-moi reprendre une vie « normale » au plus vite.

Cela devient urgent, nous avons aussi terminé la bouteille de Tequila !

Veuillez accepter, Monsieur le Ministre, mes salutations impatientes et alcoolisées.

Tata Mackintosh

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