Caroline

Dans ma vie, j’ai des meilleurs amis. 

Mais aussi ce que j’appelle, des meilleurs collègues.

Caro, c’est l’as de trèfle qui pique mon coeur au boulot.

On a commencé plus ou moins à la même époque, et la première chose qui m’a plu chez elle, c’est son humour.

On a le même. 

Cela fait maintenant bientôt dix ans qu’on se connaît. 

Et avec Caroline, nous n’avons pas toujours été d’accord sur tout.  

Mais ce que j’aime avec elle, c’est qu’on peut se le dire, en discuter, râler un petit coup, puis parler mecs, bouffe et apéro comme si de rien n’était.

Mais si j’ai envie de vous parler d’elle aujourd’hui, ce n’est pas pour vous expliquer en quoi on trouve que Cyril est mieux avec sa nouvelle coupe de cheveux, ou le nombre de Rhumjitos qu’on a ingurgités à la dernière soirée entre collègues (qui soit dit en passant, était il y a beaucoup trop longtemps).

Notre société actuelle se dit ouverte et tolérante. 

Or, quand on s’intéresse de plus près à La Femme, on peut observer qu’il existe encore bien des sujets tabous, qui ne devraient plus avoir lieu d’être.

Caroline ne souhaite pas avoir d’enfants.

Moi, je trouve ça normal, au même titre qu’une femme qui en désire.

Caroline pense comme moi.

C’est pourquoi, elle a accepté ma proposition d’article.

Pour que les femmes, qui n’ont pas d’enfants par choix, se sentent moins seules …

Car certaines personnes à l’esprit trop étroit, pensent encore qu’une nana qui n’est pas mère, n’est pas une vraie femme.

Pour Caro, ça a toujours été une évidence. 

Son désir de ne pas avoir d’enfants est bien ancré en elle, et est pleinement assumé.

Les gens pourraient se dire que son passé a peut-être eu une influence sur sa décision. 

Mais non.

La petite Caroline n’a jamais manqué de rien, et n’a pas trop souffert de la séparation de ses parents.

Simplement, elle n’a jamais été attirée par la maternité.

Elle m’a dit être trop égoïste, pour vouloir sacrifier son confort pour un enfant.

Je ne trouve pas cela égoïste.

Je trouve cela noble.

Parce ce qu’il en faut du courage, pour oser affirmer qu’on est une femme dans la trentaine, sans désir d’enfants et heureuse.

Dans notre société qui idéalise et met la mère sur un piédestal …

Caroline a la chance d’avoir une famille qui la connait très bien et qui a tout de suite accepté son choix.

Elle pense que sa maman aurait probablement aimé être grand-mère. 

Mais jamais, elle n’a eu une réflexion négative ou une tentative de persuasion de sa part.

Par contre, de personnes qui normalement n’avaient pas leur mot à dire, si.

« Tu ne veux pas d’enfants ? Mais ce n’est pas normal ! »

« Tu changeras d’avis ! »

« C’est parce que tu n’as pas encore rencontré la bonne personne. »

« Tu vas le regretter un jour ! »

Quand elle entend ça, Caroline ne se vexe pas. 

Bien évidemment, elle préfèrerait ne jamais avoir à subir ces remarques.

Mais elle arrive a rester détendue.

« Je ne me mens pas à moi-même. Je ne vais pas faire un enfant juste pour faire ce que le société attend de moi. Un enfant quand tu le fais, c’est pour le reste de ta vie. Me forcer, serait aller contre ma nature.» m’a-t-elle dit.

Caro ne déteste pas les enfants.

Et elle est bien consciente qu’un enfant peut aussi apporter beaucoup de bonheur.

Mais autant que plein d’autres choses …

Elle sait également qu’une grossesse est un moment particulier dans la vie d’une femme. Et que ce sont des sensations qu’elle ne connaîtra jamais.

Mais pour elle, cela n’a rien de négatif.

Une fin de vie seule, est une pensée qui lui a déjà traversé l’esprit, mais qui ne la tracasse pas.

Elle a pris ses dispositions pour que ses dernières volontés soient respectées.

« Il faut y penser. Même si c’est loin. », dit-elle.

En attendant, cette amoureuse de la liberté profite d’une vie qu’elle aime, sans contraintes et vit au rythme qu’elle a choisi.

Caroline est donc bien, une femme normale.

Mais surtout, une femme comme je les aime.

Une femme qui se suffit à elle-même …

Tata Mackintosh

P.S. : Caro, ce message est pour toi. J’ai vraiment été honorée que tu acceptes ma proposition. Sache que tu es bien plus qu’une femme en jean et en Converse. Quand je te regarde, je vois une femme belle, forte, intelligente et libre. Qui je l’espère, pourra servir de modèle à toutes les petites filles qui n’auront comme toi, pas envie de devenir maman. Pendant l’interview, tu m’as dit: « Je me demande parfois si quand je ne serais plus là, il restera quelque chose de moi. » Ce n’est peut-être pas grand chose, mais cet article est enregistré sur un serveur chez mon hébergeur. Je ne peux malheureusement pas te promettre que cela le sera à vie. Mais je suis certaine que même sans ça, simplement parce que tu es toi, ce monde gardera à tout jamais une trace de toi. #tudéchirestout. Tata